mardi 24 février 2009

Que faire quand même les chips ne sont pas bonnes !??

Cet article n'est pas le cri du coeur d'une petite française nostalgique de camembert, mais j'ai une question depuis quelques jours... Est-ce moi qui n'aime pas les produits danois ? ou eux qui ne m'aiment pas ? 

Est-ce que je trouve ces produits mauvais parce qu'ils ne sont pas de "chez moi" ? Est-ce que ce léger ras-le-bol vient du fait que je n'ai pas un budget d'ambassadeur ou d'autre chose ? J'ai bien peur qu'il y ait un peu de tout ça...

Au danemark, on prend la cuisine très au sérieux. Vous pouvez trouver des piles de bouquins de cuisine, de nombreux magasins d'ustensiles, etc... On sent qu'il y a chez les gens un goût pour la bonne bouffe, le café de qualité, la bière, le vin. Ce sont des bons vivants, j'en suis ravie. Mais il reste un mystère... comment font ils ?! quelles sont leurs habitudes, leurs échelles de valeurs, leurs critères pour savoir ce qui est bon ou moins bon... Je dois enquêter !

Ici, vous trouverez un site danois de comparatifs de chips ! 



En temps normal, j'aime faire les courses, trouver les légumes qu'il me faut, craquer pour un truc... ça n'a jamais été une corvée d'aller au supermarché. idem pour préparer un repas. Mais là, je dois l'avouer, mon moral culinaire est en chute libre...

Je ne saurai écrire ce qu'il me manque ! Je veux dire, je ne suis pas dans un pays en difficulté, on trouve de tout ici, mais il faut y mettre le prix. L'échelle d'évalution qualité/prix n'est pas du tout la même qu'en France. Quand je pense acheter un fromage, une viande comme je l'acheterai dans la gamme carrefour par ex, je tape en fait dans du sous-LIDL sans le savoir.  Même les produits les plus mauvais ont un beau packaging ! En france, la marque N°1 ou "le pouce" annonce bien la couleur, ici pas toujours. Ce sont des petits malins, ou de sacrés esthètes !

Ensuite, c'est bien sûr une question de goût. Les repères ne sont pas les mêmes, les goûts, textures non plus. J'ai l'impression que tout est plus âcre, amer ou sucré. Le pain, les chips, les sauces tomate, etc...Bizarre, je vous l'accorde.

Suis-je snob ? Une chose amusante au Danemark, de nombreux produits sont dit "français", comme ce paquet de chips plus haut. Franchement, en quoi des chips sont "françaises" ? La crème fraîche est étiquetée en français sur l'emballage (comme gage de qualité?). On trouve des sauces tomate, vinaigrettes, moutardes, fromages, etc. Alors, je me demande... Si je vois à longueur de rayons de supermarché des produits vantant les mérites de la France, ce serait pas finalement mon arme pour dire que "oui", leurs produits sont pas bons.

Bref, encore beaucoup de questions en tête ! 
Pour le moment, je tourne au plat riz ou pâte + légumes comme vous pouvez le voir au fil des recettes. ça me va bien, mais j'aimerai expérimenter d'autres voies, peut être je vais me tourner du côté des épicéries Thaï, Turques et des recettes végétariennes... je vous raconterai !

lundi 23 février 2009

Soupe douce

L'hiver est encore là, surtout à Copenhague où il a beaucoup neigé ce week-end. Alors, pour se réchauffer, voilà une recette de soupe toute simple.

Soupe chou, carottes et nouilles chinoises

Pour 3 repas // Préparation et cuisson en 30 minutes

1 demi chou chinois, 1 gros oignon
2 grosses carottes, 3 petites pommes de terre
2 blocs de nouilles chinoises
huile de tournesol
sel & poivre, bouillon de poule, sauce soja


C'est parti ! Coupez le chou chinois et l'oignon en lamelles. Dans une cocotte, versez 2 cuillères à soupe d'huile, et faites suer l'oignon pendant 5 bonnes minutes ( ça crame vite, attention !).
Ensuite, ajoutez le chou chinois, laissez sur le feu quelques minutes. A côté, faites bouillir de l'eau, de quoi recouvrir les légumes. Ajoutez l'eau, les carottes coupées en rondelles, le sel, le poivre et un bouillon de poule. Puis, les pommes de terre en petits morceaux.

On peut alors ajouter des petits piments coupés en morceau ( ou tabasco ), et des lamelles de gingembre comme le fait mon colocataire Dean. J'en avais pas sous la main, dommage pour cette fois ! 

Enfin, versez un peu de concentré de tomate, ou ketchup, ou bien du coulis de tomate. La tomate ajoutera du sucré et de la couleur à soupe.
Contrôlez la cuisson des carottes et pommes de terre en premier, puis ajoutez les pâtes pour à peine 3 minutes de cuisson. 


Servez copieusement, c'est un plat super light !
Assaisonnez avec de la sauce soja à votre convenance. Bon app'

dimanche 15 février 2009

Et toi, tu fais comment ?

Cette fois, on quitte les recettes pour parler d'habitudes de préparation, qu'elles soient culturelles ou familiales, voire totalement personnelles. Quand je parle de mode de préparation, je veux parler de l'épluchage, nettoyage de légumes, découpe, etc etc... soit tout ce qui précède le grand mélange des ingrédients.

J'ai depuis peu changé mes habitudes pour une chose, et pas la moindre, la salade. En France, quand on achète une salade, elle est vendue en vrac sur de grands étales dans les supermarchés. Ici, vous trouverez que de la salade iceberg ( celle des hamburgers et salades Mac Do pour faire simple ), vendue dans un film plastique. De loin, on dirait des choux chinois.


La chose amusante, c'est que mes repères francçais me font dire que cette salade est bof tellement elle est propre. Pour moi, une salade vendue avec un peu de terre, quelques feuilles légerement abimées est signe de qualité. On peut par exemple sentir la différence entre une salade de supermarché et celle achetée au marché. La seconde, batavia, feuille de chêne blonde ou brune, sera plus forte en goût, se rapprochant de l'amertume de la roquette ou des pissenlis. Les feuilles seront aussi plus rigides et craquantes que celles de la salade de supermarché qui ressemble parfois à du papier mouillé.

Pour en revenir au Danemark, gardant mes bonne habitudes, j'ai lavé ma première salade iceberg, feuille par feuille, ce qui est totalement.... inutile ! La salade est tellement dense et propre ( vive la culture hors sol... ) qu'il suffit juste d'enlever les premières, et la couper en morceaux, puis la débiter en tranches plus fines. En gros, c'est comme éplucher et decouper un gros oignon. Je comprends maintenant pourquoi il n'y a pas d'essoreuse dans la cuisine. Côté goût, c'est une salade assez sucrée, à bonne consistance. Ici, tous les légumes sont sucrés, pommes de terre, carottes, oignons, à croire qu'il y a du glucose dans la terre des maraîchers.

Tous ça pour dire que nous avons chacun des habitudes bien ancrées, qu'on pourrait appeler "rites" de préparation. Cela me rappelle alors des habitudes vues chez des amis, qui sont toujours intéressantes à repérer et à observer : épépiner les tomates et les éplucher pour les préparer en salade, épépiner les concombres, cuisiner les champignons sans les éplucher, enlever ou pas le germe des gousses d'ail ( mieux vaut le faire, conseil d'ami ), préparer des vinaigrettes compacte comme la mienne ou déliée, etc etc...

C'est pourquoi, je crois que la cuisine n'est pas quelquechose d'érudit ou difficile. Ce serait plutôt une histoire de gestes, dans le choix du produit, sa préparation et sa présentation...

Cuisine et Lego

L'image d'entête a changé...et fait maintenant le lien entre plusieurs choses que j'aime et qui en disent plus sur la cuisinière qui se cache derrière ce blog...
Lego, comme Danemark, le pays où je vis,
Lego, comme mon jouet préféré,
Fresh pepper, comme le plaisir de faire "crr crr" avec un moulin à poivre au dessus de son assiette.
Pour faire honneur à l'artiste qui a fait cette image, voici son nom,  Christoph Niemman, et le lien vers la page du NY Times où ont été plubliées ces photographies. Allez vite découvrir cet artiste !

jeudi 5 février 2009

Chocolats


Quand je suis dans un autre pays, en voyage ou comme aujourd'hui au Danemark, j'aime bien chercher les emballages rigolos, souvent ceux des sucreries : bonbons, chocolats, biscuits, confitures...





Ici, pas le moindre pot Bonne Maman, ou galettes de la mère Poulard, sauf en épicerie fine... J'ai bien vu de la moutarde Maille et du fromage Président, mais je préfère tester des choses danoises comme la moutarde légèrement sucrée, les cornichons sucrés eux aussi, le rosbeef pour les sandwichs ( délicieux !).

Voilà deux petites trouvailles, les chocolats Den Röde Baron et les Palaeg Kaempe. Bizarrement, ceux avec le chien portent bien le nom " le baron rouge", légende de l'aviation allemande pendant la première guerre mondiale. Quel rapport ? aucune idée... un peu de lecture s'impose. 

Contrairement à ce que je pensais, ce ne sont pas des "crottes en chocolat" comme on dit joliment en france, mais des fines tranches de chocolat appelées "Pålæg"( même pas 1mm). Ces chocolats se mangent peut être sur du pain beurré, à la manière des hollandais qui saupoudrent des tartines de copeaux de chocolat. Je dois mener l'enquête dans les cours de récréation...

Sinon, le chocolat est pas top ( 55% de sucres, 38% de cacao et 7% de beurre de cacao ). Dommage :)

mardi 3 février 2009

Quel rapport entre Sweeney Todd et la mère Michel ?


Ce soir, je ne vais pas vous donner une recette mais vous raconter une histoire... Rumeur, légende urbaine, comptine pour enfants, film sanguinolant ? tout ça en même temps, un joli Minestrone !

Depuis quelques semaines, je suis sur le livre Histoire des peurs alimentaires de Madeleine Ferrières. Un ouvrage assez costaud, très bien documenté qui raconte l'origine et l'expression  de peurs alimentaires du Moyen-âge au début du XXème. 
Les peurs alimentaires d'aujourd'hui pourraient être les OGMs...ce cher amidon modifié qu'il faut traquer dans chaque étiquette, regardez, vous en trouverez ! ou encore cette rumeur de viande de rat dans les steaks des hamburgers du Mac Do. Tiens, nous nous rapprochons de mon histoire...

Sweeney Todd et la mère Michel ? non non, Sweeney n'égorgeait pas de chats, ni la mère Michel n'avait de barbe...voilà l'histoire
Au XVIème siècle, on consomme de plus en plus de denrées transformées, ou plats préparés par un tiers, et la méfiance grandit vis à vis des aubergistes, brasseurs et pâtissiers. La campagne garde confiance par rapport à la nourriture car le jardin potager est tout proche. On sait ce que l'on mange, on connaît la "traçabilité" de l'aliment. En ville, des rumeurs d'empoisonnement, de viande avariée, d'alcool frolaté se répandent, certaines deviennent des légendes urbaines.
En ville se développe un nouveau commerce, celui du "pâté", notre tourte d'aujourd'hui. Ces pâtés de viande sont préparés par celui qu'on appelle alors pâtissier ( spécialiste de la pâte ). On trouve de nombreuses échoppes ou ventes ambulantes dans la ville. Le pâte est consommé par les pauvres, les ouvriers, les enfants. Il est aussi à la table des bourgeois et gens de pouvoir ( au  faisan et truffes à la table du roi Frederic à Berlin ).

Cependant, le pâté attire la méfiance des consommateurs, car la viande y est hachée, cachée, comme déguisée par la pâte. On rajoute à la viande un peu d'épices, de la menthe, des échalotes qui arrangent le goût et brouillent les répères gustatifs. Certains ont peur de manger de la chair humaine et que le pâtissier soit un tueur en série ( tiens, Tim burton aurait-il lu le même livre que moi ? ). D'autres craignent manger de la viande de chat ( miam miaou ). Cette dernière rumeur est exprimée de différentes manières, par la rédaction de lois ou par des chansons populaires, telle que la comptine de la mère Michel qui a perdu... son chat ! 
Dans la chanson, on peut entendre le père Lustucru lui répondre " pour un lapin votre chat est vendu". Justement à cette époque, on mange beaucoup de lapins et il doit être vendu avec la tête pour prouver que ce n'est pas du chat ( imaginez un chat depecé, vous comprendrez... ). d'où cette jolie comptine que nous avons tous chantés enfants, sans savoir que la chat était en fait dans la tourte du pâtissier du coin.
Face à ces rumeurs et véritables intoxications alimentaires, on rédige des lois pour que le pâtissier atteste de la bonne qualité de sa viande. Il doit acheter sa viande au boucher, la préparer là où il la cuit en pâté, que ce soit fait d'une manière publique et non au fond d'une sombre gargote. On met de l'ordre pour éviter des inoxications et maladies chez une population qui, quand elle n'est pas affamée, mange un peu tout et n'importe quoi dans une fausse abondance.

Pour conclure, la Mère michel a mangé son chat dans une tourte, celle-ci préparée par la patissière du coin qui fricotte avec un beau barbier qui ne s'appelait par Sweeney Todd mais Père Lustucru. et là, Hollywood a rajouté une touche de glam'.

à bientôt :)


le film_extrait: Worst pies in London



et voici la jolie chanson...